Notre rapport de recherche attire l’attention – et finit sur les bureaux et les tables de cuisine, pas dans un tiroir!

Annelise Oeschger lors du colloque « La pauvreté – une boucle sans fin: quelle responsabilité pour notre société? », Berne, le 9 mai 2023″

Au soir de notre colloque très réussi du 9 mai sur «La pauvreté – une boucle sans fin: quelle responsabilité pour notre société?», nous avions deux grandes interrogations à l’esprit. Consignés dans un rapport final («Rapports entre institutions, société et personnes vivant dans la pauvreté en Suisse: une expérience de violence qui continue»), les résultats de notre grand projet trouveraient-ils de l’écho? Serait-il enfin possible d’œuvrer, avec les personnes et les institutions de tout le pays, aux changements nécessaires qui sont dessinés dans le rapport, explications à l’appui?

La réponse est oui dans les deux cas. Dès les premiers jours suivant le colloque, nous avons reçu des appels et des e-mails de personnes travaillant dans l’administration fédérale (SECO, CSIAS) ou dans des hautes écoles spécialisées (FHNW Olten, HES-SO Lausanne, HETS Fribourg). On nous proposait de présenter les résultats du projet de recherche dans le contexte de ces institutions, afin qu’ils soient pris en compte dans leurs activités. Nous avons reçu de multiples demandes émanant des médias (presse écrite, radio, télévision). Des gens qui ne connaissaient pas ATD Quart Monde, mais qui avaient lu le rapport, ont pris contact avec nous pour nous dire que les constats correspondaient exactement à leur propre expérience, qu’elle soit personnelle ou professionnelle. Le rapport a également eu une résonance au Tessin où, pour notre plus grande joie, nous avons pu lancer une collaboration basée sur les résultats de nos recherches. Quelque soixante sollicitations nous sont jusqu’à présent parvenues, aussi bien pour des exposés comme première étape que pour des projets à plus long terme. À chacune de nos interventions (généralement une délégation d’au moins deux personnes du projet de recherche, dont une ayant un vécu de la pauvreté), nous suscitons de l’intérêt. Des participant·e·s emportent le rapport, souhaitant l’utiliser comme base d’échange avec leurs collègues dans la perspective de changements. ATD Quart Monde noue également des partenariats avec certaines institutions pour mener conjointement des projets, par exemple avec Innosuisse, l’Agence suisse pour l’encouragement de l’innovation, dans le domaine du travail des services sociaux.

Deux des porteurs du projet de recherche «Pauvreté – Identité – Société»: Jean-Luc Martrou, co-responsable de la valorisation du projet, et Markus Christen, co-chercheur et… photographe. © Matteo De Mattia

Le rapport de recherche est ainsi devenu un levier qui permet aux personnes en situation de pauvreté comme à celles qui travaillent sur ces questions de s’engager avec plus de force pour les causes qu’elles défendent ou voulaient défendre depuis longtemps, ou de remettre en question leurs pratiques en sachant qu’elles ne sont pas seules. Lorsqu’à différents endroits, nous évoquons d’autres événements, cela suscite souvent le souhait d’une collaboration intercantonale ou interinstitutionnelle dans ce sens.

A l’évidence, le rapport contient un savoir collectif qui peut relier les personnes en situation de pauvreté et les spécialistes de toute la Suisse – il est ainsi l’outil commun de celles et ceux qui aspirent à un changement de paradigme. Ce sont les personnes touchées par la pauvreté qui la connaissent le mieux. C’est avec elles, dans une collaboration sur un pied d’égalité, que notre action peut et doit obtenir des succès. Comment par exemple mener à bien la gestion d’un dossier si la principale partie prenante est laissée à l’écart?

Vous pouvez commander le rapport sur notre site Internet, où il peut également être téléchargé au format pdf.

Nous publierons régulièrement ici des informations sur des projets et des coopérations de ce type.

Annelise Oeschger, membre du groupe de valorisation du projet «Pauvreté – Identité – Société»

Traduction par Philippe Gasser