L’UNESCO reconnaît la contribution des plus pauvres à l’histoire de l’humanité

Der-Josephe-Wresinski-Dokumentationszentrum-in-Baillet-en-France.-Aquarell-von-Olivier-Langlois.

Aquarelle : Centre Joseph Wresinski © ATD Quart Monde

L’UNESCO a inscrit les archives du Mouvement ATD Quart Monde au patrimoine mondial de la Mémoire du monde.

Aujourd’hui l’UNESCO est à nouveau en première ligne d’un combat fondamental d’ATD Quart Monde depuis ses origines: reconnaître l’effacement des très pauvres dans l’histoire, et concrètement construire les archives de leur contribution à l’humanité.

En inscrivant les archives d’ATD Quart Monde au patrimoine mondial de l’humanité, l’UNESCO reconnaît la contribution précieuse et fragile des plus pauvres à l’histoire de l’humanité. Depuis un peu plus de 65 ans, des personnes en situation d’extrême pauvreté et des personnes qui les soutiennent confient à ATD Quart Monde des documents de leur vie et de leur engagement. Le Conseil exécutif de l’UNESCO vient de décider d’inscrire ces archives au registre international de la Mémoire de l’humanité.

Ce registre a pour but de protéger et faire reconnaître des archives exceptionnelles, fragiles et précieuses pour garder la mémoire de l’humanité et en écrire l’histoire. Il est le volet documentaire du patrimoine de l’humanité, aux côtés du patrimoine mondial (biens culturels et sites naturels) et du patrimoine immatériel (traditions).

Le dossier préparé par le Centre de Mémoire et de Recherche Joseph Wresinski et ATD Quart Monde Burkina Faso ATD Quart Monde Burkina Faso a été présenté à l’UNESCO par deux pays: la France, lieu d’origine d’ATD Quart Monde en 1957, et le Burkina Faso, premier pays d’Afrique à avoir invité les équipes d’ATD Quart Monde à se joindre à ses efforts face à la misère en 1980.

Le fonds d’archive présenté et aujourd’hui inscrit au Registre international de la Mémoire du Monde est limité dans le temps, conformément à la règle en vigueur, mais il continue de s’agrandir avec les archives collectées au jour le jour par les équipes d’ATD Quart Monde et d’autres associations du Forum du Refus de la Misère qui décident de lui confier ses archives.

ATD Quart Monde et l’UNESCO: une histoire longue et féconde

L’histoire d’ATD Quart Monde avec l’UNESCO est longue et féconde. C’est à l’UNESCO en mai 1961 qu’eut lieu le premier colloque international organisé par ATD Quart Monde, né quatre ans plus tôt dans le camp des sans-abris de Noisy-le-Grand.

En février 1964, un second colloque intitulé «familles inadaptées et relations humaines», également à l’UNESCO, permit de critiquer l’idée que la cause de la pauvreté était l’inadaptation au progrès, pour forger pour la première fois le paradigme d’exclusion sociale qui a fait depuis le tour du monde.

C’est encore à l’UNESCO, en 1980, que Joseph Wresinski, dans une conférence intitulée «La pensée des plus pauvres dans une connaissance qui conduise au combat» a affirmé que la connaissance scientifique de la pauvreté était incomplète sans celle que les plus pauvres construisent de leur condition. Il jetait ainsi les bases de l’approche du Croisement des savoirs et des pratiques avec les personnes en situation de pauvreté aujourd’hui travaillée et mise en œuvre par des universitaires, des équipes d’action et des populations en situation de pauvreté dans différentes parties du monde.

Depuis les années 70 et jusqu’à aujourd’hui, ATD Quart Monde est partenaire de l’UNESCO pour contribuer aux programmes d’éducation pour toutes et tous et aux programmes d’éducation à la paix.

Quelques extraits du dossier de candidature présenté à l’UNESCO

Cet article a initialement été mis en ligne sur le site d’ATD Quart Monde International sous le titre «Les plus pauvres entrent dans l’histoire» et dans une forme légèrement différente.