Dix ans après la demande de pardon du Gouvernement suisse 

aux ancien·ne·s enfants placé·e·s de force et aux autres victimes 

des mesures de coercition à des fins d’assistance, 

présentée par les Autorités du pays le 11 avril 2013

1.

À l’occasion des dix ans de la reconnaissance par l’État des souffrances infligées jusqu’en 1981 à des dizaines de milliers d’enfants et d’adultes, dont une majorité vivaient en situation de pauvreté et qui ont été retiré·e·s injustement à leurs proches et laissé·e·s pour compte, le Mouvement ATD Quart Monde présente les résultats d’une recherche menée durant quatre ans en croisement des savoirs par des personnes en situation de pauvreté, des professionnel·le·s et des scientifiques. Le rapport de recherche porte pour titre:

Rapports entre institutions, société et personnes vivant dans la pauvreté en Suisse:

une expérience de violence qui continue

2.

Soutenu par l’Office fédéral de la justice, ATD Quart Monde a pris pour mission de comprendre quels sont les rapports actuels, 40 ans plus tard, entre des personnes vivant dans la pauvreté, souvent de génération en génération, la société et les institutions.

J’ai le droit de voir mes enfants, de demander à les avoir plus souvent. Mais je dis ‘j’aimerais les voir plus souvent’, parce que justement, le service de la jeunesse et le directeur de foyer sont un étage au-dessus de moi, et je me dis, si je dis ‘j’ai le droit de les voir plus souvent’, j’ai peur de me faire un peu plus enfoncer en fait.

Savoir expérience de la pauvreté 

Face au constat que les expériences de violence continuent, des professionnel·le·s de différents domaines se sont rencontré·e·s avec les auteurs et autrices de la recherche et ont élaboré ensemble des pistes d’action pour contribuer à ce que de telles injustices ne se reproduisent plus jamais. 

Le rapport est très riche et fort, particulièrement d’avoir des apports de personnes qui vivent la pauvreté. C’était une claque pour moi de recevoir ça. Le premier réflexe quand on est aux commandes de politiques sociales, on a tendance à nier la réalité ou à se justifier. Dans le rapport, l’apport des personnes d’expérience marque fort.

Professionnel du domaine social (externe au projet)

3.

Les constats, les évolutions nécessaires et des pistes à mettre en œuvre seront présentés le 9 mai 2023 au Théâtre National à Berne lors du colloque «La pauvreté – une boucle sans fin: quelle responsabilité pour notre société?». Ce colloque est organisé par ATD Quart Monde et sera ouvert par la Conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider, Cheffe du département fédéral de justice et police.

Notre contribution: que l’on ne considère pas simplement la pauvreté comme un problème individuel, mais comme un problème structurel. Un problème social étroitement lié aux thèmes de l’inégalité et du pouvoir — qui sont reproduits, socialement, de génération en génération.

Savoir scientifique 

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