Bâle, Winterthour, Rorschach, Bulle, La Chaux-de-Fonds, Fribourg, Genève, Bienne, Renens: autant d’endroits où le 17 octobre, Journée mondiale du refus de la misère, a été célébré cette année en Suisse. Où des personnes en situation de pauvreté ont pu dire différents aspects de leur expérience de la pauvreté – et où leur parole a été entendue, où un dialogue avec le public a eu lieu. Il est à souligner d’une part que, dans la plupart de ces lieux, ATD Quart Monde s’est associé à d’autres organisations¹ pour porter cette manifestation. Et d’autre part que des télévisions et radios locales² ont relayé le message que porte cette journée si particulière: un grand merci à ces organisations et médias!

«Discrimination», «exclusion», «peur», «stigmatisation», «honte» – celle qu’on ressent et celle qu’on projette sur nous pour nous humilier. Ces termes, et bien d’autres, sont souvent revenus dans la bouche de celles et ceux qui ont pris la parole le 17 octobre pour dénoncer la pauvreté et ses conséquences.

Comme dans une cage

Ainsi, à Bulle, des membres du Café solidarité Pouvoir d’agir en Gruyère ont mis en avant «[…] qu’on peut se sentir comme dans une cage quand on vit dans la misère ou dans la précarité, ou quand on est étranger et que notre peau est différente. Les barreaux de cette cage se nomment soumission, impuissance, préjugés, honte, mépris, épuisement. Nous avons des droits mais soit on ne les connaît pas, soit on a peur de les revendiquer. On a peur que ça nous retombe dessus et que ça nous maintienne encore plus longtemps dans la précarité. Cette peur nous empêche de prendre des décisions. L’une de nous a dit:  ̏Un jour, quand j’ai voulu dire mes droits à ma curatrice, celle-ci m’a répondu que les droits et les lois sont sujets à interprétation˝».

Réceptivité et émotion

Ces paroles, et d’autres, ont été partagées dans la rue avec le passant, la passante. Et la réceptivité et l’émotion étaient au rendez-vous! À Bâle, une dame a réagi en décrivant comment la pauvreté avait affecté sa vie entière. Et une autre dame a souligné qu’ATD Quart Monde se devait de poursuivre son combat contre la pauvreté et l’exclusion tout en promouvant une société plus juste. A Winterthour, un pasteur cubain qui avait fui son pays s’est dit profondément touché par les histoires qu’il entendait: «ce combat contre la pauvreté que tellement de personnes mènent ici en Suisse me donne du courage, pour moi-même et pour mes compatriotes». À Winterthour toujours, l’association Vorurteils Orakel a installé une structure en bois sur laquelle les passant·e·s étaient invité·e·s à inscrire les préjugés qui leur viennent à l’esprit lorsqu’il est question de pauvreté – ces préjugés ont été brûlés en guise de conclusion à la journée du 17 octobre!

Paroles recueillies et adaptées par Perry Proellochs, rédacteur ATD Quart Monde

1. La Pastorale des Milieux ouverts et la Caravane Sans Frontières à Genève, l’Association des Familles du Quart Monde et l’association Femmes Solidaires Sans Frontières à Renens, le Café solidarité Pouvoir d’agir en Gruyère et l’Unité Pastorale Notre Dame de Compassionà Bulle, Treffpunkt Vogelsang, Vorurteils Orakel et youngCaritas à Winterthour, le restaurant social EKIR – manger ensemble – etl’Association pour la Défense des Chômeurs à La Chaux-de-Fonds.
2. La Radio Sans Chaîne à Genève, la Radio Stadtfilter à Winterthour, Canal Alpha à La Chaux-de-Fonds et TeleBielingue à Bienne.

Vous trouverez ci-dessous des liens menant au poster du 17 octobre 2022, au communiqué de presse, au dossier de presse, vers des émissions télévisées et radiophoniques réalisées à l’occasion de cette journée ainsi qu’une sélection de photos.

Poster du 17 octobre 2022

Communiqué de presse du 17 octobre 2022

Dossier de presse du 17 octobre 2022

Telebielingue (Bienne)
Canal Alpha (La Chaux-de-Fonds)
Radio Stadtfilter (Winterthour)
Forum Pfarrblatt (Zurich)